Ophélie

Ophélie


La viride Ophélie s'éloigne à la dérive,
A peine balancée sur une onde ocellée.
Et de sa bouche ouverte à la lèvre gonflée
S'échappe une herbe verte, onduleuse. Chétive,

Elle oscille, tournoie, comiquement lascive,
Le ventre déjà creux, ou bien écartelée
Offrant impudemment la fleur campanulée
Où l'eau trouble a laissé des traces maladives.

Je ne puis détacher mon regard des prunelles
Fixes qu'ont dévorées déjà quelques aselles
Dans les fonds désolés où l'entraîne l'oubli.

Et parfois, je perçois le sombre accent d'un thrène
Qui s'élevant navrant dans le temps aboli,
Me dit que la folie d'Ophélie c'est la mienne.

(27/11/2004)
Les Piérides

On ne fait pas d'Hamlet sans casser des os...

SUPERBE, Anne!

C'est de l'orfèvrerie qui exhume des vocables rares et insolites pour les sertir dans des alexandrins discrètement rehaussés d'exhalaisons gaillardes.

Il convient d'honorer Anne à la Saint Eloi en chantant des chansons grivoises et dithyrambiques.

Au fait, lu!

Grâce à toi , Anne , j'apprends même des mots dont j'ignorais l'existence !
Amis poètes , vous êtes les plus forts , sur le Fol U.

Un bisou c'est tout ce qui m'est venu en lisant ton poème Anne
Bravo

Merci à tous !

C'est quand la Saint Eloi ??

Anne

La Saint Eloi est fixée traditionnellement au 1er décembre et il en est ainsi depuis de nombreuses années.J'envisage des démarches pour avancer la date.A toute seigneuresse, tout honneur!

Et voilà, c'est toujours comme ça.. Mais si tu peux faire quelque chose. Même mon anniversaire était l'année dernière ! Pas de chance tout de même.

Et la chanson, je la savais par coeur, tu penses ! Eh ! bien je ne m'en souviens plus ! Je sais seulement qu'ils étaient trois... Tu te souviens des paroles, toi ?

A bientôt

Anne

Trois orfèvres, à la saint-Eloi,
Sont allés dîner chez un autre orfèvre,
Trois orfèvres, à la saint-Eloi,
Sont allés dîner chez un autre roi !
Ils ont baisé toute la famille,
La mère aux nichons, le père au cul, la fille au con.
Refrain

Relevez la belle, votre blanc jupon,
Qu’on vous voit le cul, qu’on vous voit les fesses,
Relevez la belle, votre blanc jupon,
Qu’on vous voit le cul, qu’on vous voit le con !

La servante, qui avait tout vu,
Leur dit : « foutez moi votre pine aux fesses,
La servante, qui avait tout vu,
Leur dit : « foutez moi votre pine au cul !
Ils l’ont tous trois baisé sur une chaise,
La chaise a cassé, ils sont tombés, sans débander !

Les Orfèvres, non contentsL de ça,
Montèrent sur le toi, pour baiser minette,
Les Orfèvres, non content de ça,
Montèrent sur le toi, pour baiser le chat.
« Chat, maudit chat, chat tu m’égratignes,
Fais donc attention tu m’égratignes les roustons !

Les orfèvres, chez un pâtissier,
S’en allèrent manger quelques friandises,
Les orfèvres, chez un pâtissier,
Enculèrent l’mitron qu’était en train d’chier !
Puis voyant leurs pines pleines de merde,
Ils les ont sucées comme des éclairs au chocolat.

Les orfèvres chez le père Balzar
Se sont foutus d'la mis à travers la gueule
Les orfèvres chez le père Balzar
Pour mieux pisser r'tirènet leurs falzats
L'père Balzar, voyant leurs bit's immondes
S'écria: Je vas en fair' un' salad' de cervelas !

Les orfèvres pour voir des rastas
S'en furent au Vachett', café des p'tites vaches
Les orfèvres pour voir des rastas
S'en furent au Vachett' café d'ces gens là.
Très excité par un Bulgare
Pour voir son anus ils ont mis c't'enculé à nu !

Les orfèvres, au son du canon,
Se retrouveront tous à la frontière
Les orfèvres, au son du canon,
En guis' de boulets lanc'ront des étrons
Et bandant tous comme des carmes
A grand coup de vits
Repousseront les ennemis

Ah ! ah ! ah ! Je les avais vraiment oubliées, ces paroles, mais j'ai l'air en tête, et je chante !

Merci et bonne journée !

Anne

Et c'est ainsi que la poétesse s'en va par les matins brumeux et givrés chantant des odes roides et vigoureuses qui réveillent chez maint employé municipal matinal des renvois de post-adolescence assoupie.

Ou que, batifolant dans des autobus de tourisme de grand luxe dotés d'une piscine, elle apprécie hautement les chansons de cars à bains.

Et à ce moment-là une voix de pocharde
Monta d'entre les joncs où elle pourrissait :
C'est la pauvre Ophélie qui lentement passait
En braillant vaillamment un chant de corps de garde.

Anne

Dommage que le sonnet initial soit parfait dans sa forme, ce codicille finement épicé lui va comme un gant!

Anne, encore un magnifique sonnet, mais CQFD a tellement bien commenté, que je me borne à le citer puisque je ne peux mieux faire que de m'y associer.

Citation :

C'est de l'orfèvrerie qui exhume des vocables rares et insolites pour les sertir dans des alexandrins discrètement rehaussés d'exhalaisons gaillardes

Assurément, ton poème mérite un tel commentaire

Vous souvenez-vous de cette chanson de Michèle Torr?

Oui, c'est moi, Ophelia,
La folie pas à pas,
Je me donne à mon roi

On lui écrit souvent de très belles chansons, mais pourquoi les massacre-t-elle en gueulant comme ça?