Sur une ode d’Horace.
Carpe diem, quam minimum credula postero.
Il neige sur la mer. La vague souple et grise
Glisse sur le brisant, froide comme un couteau.
Pourquoi veux-tu savoir si nous mourrons bientôt
Ou bien si nous verrons longtemps encor la bise
Coupante des hivers courir sur l’eau qu’irise
Un soleil déjà froid. Est-il tard ? Est-il tôt ?
Que nous importe, amie, subissons sans un mot.
De notre vie les dieux s’amusent à leur guise.
Sois sage et sans espoir, douce Leuconoé,
Filtre tes vins, emplis, calme, l’œnochoé.
Pendant que nous parlons, le temps jaloux s’enfuit,
Furtif et, tu le sais, jamais il ne revient.
Alors, jouis de l’instant, savoure l’aujourd’hui.
Du jour qui va venir -s’il vient- n’espère rien.
(30/1/05)
Les Piérides