Hélas, que n’ai-je été la chaste Castalie
Qui fuyant Apollon d’une vive foulée,
Pantelante, éperdue, vint se laisser couler
Dans la source glacée, seule, avide d’oubli.
Lorsque la vie bouillonne et que le corps mollit
Que n’ai-je été Daphné craintive et affolée
Pour offrir à l’appel brûlant du dieu bouclé
Un laurier parfumé que la peur défolie.
Dans ces temps éloignés, à la brumeuse image,
Ai-je été, qui le sait ? l’adolescente sage,
Le chant d‘une fontaine, ou la branche qui bruit ?
Dans la fièvre des nuits que le désir flagelle
Et qui cotit le cœur comme se tale un fruit,
J’aspire au frais de l’eau qui mouille la margelle.
Anne/Ninon
5/2/05
Les Piérides