La mygale, ayant glandé tout l’été,
Se trouva fort démunie
A l’automne finie.
Pas la moindre piécette
Dans ses poches percées,
Juste un plan sur la comète
Et des rêves inachevés.
Pas de quoi faire bander
Le plus sot des banquiers.
Elle alerta l’opinion
Sur sa maigre condition.
De grèves en protestations
Les foules crièrent leur indignation.
Les médias devant ce phénomène
Organisèrent un mygalothon.
On convoqua Jean Pierre Foucault,
Obispo écrivit une chanson,
On fit chanter Nolwenn,
On fit pleurer Bardot.
Le cœur à l’unisson
Cette nouvelle humanité
Fit pleuvoir les dons
Pour l’insouciante affamée.
Et la souris, me direz-vous
La souris, dans sa galerie
Passe sa vie à travailler.
Elle a d’autres chats à fouetter
Que de regarder les niaiseries.
Un Jean de La Fontaine
Les aurait fait se rencontrer
Dans une fable pleine de moralité.
Autre temps, autre rengaine.
La souris, aux premiers froids
Quitte boulot et tracas
Pour les paradis ensoleillés,
Dilapidant l’argent gagné
Sans une once de culpabilité.
La mygale est affamée ?
Au fond quelle importance.
La souris reviendra bronzée,
C’est l’intérêt des vacances.
Ne vous sentez pas offusqués
Devant cette froide réalité.
A autre temps, autre humanité.