J’élucubre, (et San Antonio aussi)
Je m’agite, je cogite, je donne de la gîte. Je m’escamote, je m’émotte, je me compote plein les bottes, j’ai les chocottes et je barbote. Je m’asticote. Je fais le décompte et je me grime pour me payer un baril de rimes, en leasing au hard discount. T’as pas vu mes habits de clown ?
Je me surfais sur la toile, pour être honnête, à vocabuler contre nature mes disettes. Putain, j’suis pas poète ! Rien qu’un gribouilleur qui se la pète plus haut que son curriculum et qui vous épate blanche dans sa tanière de mots. J’écris pour être libre, recherche d ‘équilibre sur mes coups bas coupables. Je me mets à table pour vous servir mes verbiages sur ralenti de mes pétoches et des femmes.
Souvent je m’affale, en rafales.
Sais-tu qu’il m’arrive d’avoir mal ?
J’voudrais mourir en déraison, sur une ultime bandaison. Pendu à des jarretelles. Autour de tes reins. Et je t’éclipse de lune. Et je me cogne aux étoiles. Et puis rester raide bandant, pour être moins seul sous le linceul. Rester vers tes talons aiguilles vert comme un sapin. Mais les femmes me sont trop belles, je ne sais que me couper des elles, je ne sais écrire d’elles que j’en souffre, qu’elles me hantent, je me suis buté à l’amante, assoiffé sur leurs dunes, noyé dans leurs lagunes. Je suis mort cent fois, ni loi, mille fois en mille et une nuits, baladin je lampe leur peau, à toutes ces âmes qui se sont ouvertes au cher hasard de mes rêves éveillés. Le rêve fait mal.
Il transperce les chairs et les tripes. Je veux du sexe, merde ! ! De la sueur et des cris. Des souffles rauques polis à nos langues. Des yeux qui sexorbitent, des doigts enflammés sur des frissons, des corps pantelants sous nos à-coups, des caresses soumises à nos désirs.
Pour panser ces entailles, je vous couche, mes belles, sur une feuille blanche. Je vous bucolise des rendez-vous au creux d’une ligne, au point d’une phrase. Puis je vous attends…. Je vous prends à mes mots.
Les mots qui s’invitent, s’évitent, s’inventent et s’éventent. Qui s’affolent, s’enfilent, se faufilent, se faux-frèrent et se contrefont consensuels, se contrefoutent, se violent, se voilent, se retournent, se détournent dans tous les sens, s’encensent sans souci, si sensibles….
Invite moi sur ta marelle
Dans ton septième ciel…
Les mots vocalisent, se focalisent, se volatilisent, ils s’utilisent, ils s’envolent et s’enlovent et je suis dans le trou du souffleur, pour regarder sous vos jupes et faire le marieur de mots, l’entremetteur en scène.
J’élucubre et j’élucide, je prodigue que j’ai du cœur à l’ouvrage en jouant avec les mots comme je joue avec vos peaux…
Les mots, je leur fais l’amour puis ils s’en vont mourir dans l’oubli de la toile. Un jour aussi, je mourrai… mais sans un mot.