Autrefois

On n'avait pas de chauffage dans les chambres, pas de chauffage central, c'était le luxe, et dans nos campagnes , le luxe, après la guerre, nous ne connaissions guère! Pour réchauffer nos lits dans les chambres glaciales où le givre blanchissait les carreaux le matin, on utilisait la bouillotte!Oui, la bouillotte en caoutchouc: quand on n'en avait pas, on remplissait une bouteille d'eau chaude que l'on enveloppait dans une serviette! Mais il fallait bien fermer le bouchon, sinon gare aux draps mouillés dans la nuit!!On aurait pu nous suspecter d'avoir fait pipi au lit!
Quant à nous, dans le Lot, nous avions d'immenses chambres très froides où on n'allumait la cheminée que si l'on était malade!
Pour réchauffer les lits, on se servait des moines!
Mais oui, des moines, vous ne rêvez pas!
Non, nous ne vidions pas les couvents de ces généreuses créatures qui prient pour notre salut!
Rassurez-vous, mais on appelait moines d'ingénieux instruments composés d'une carcasse en bois qui soulevait les couvertures et qui comportait une plaque de fer sur laquelle on posait un récipient rempli de braises!
On refermait les couvertures et le lit se remplissait d'une douce chaleur!!!!
On faisait ça un peu avant de se coucher , on ôtait ensuite le moine et on se glissait vite dans le lit délicieusement chaud et qui sentait encore les braises!
Sinon, pour se chauffer les pieds, ma mémé disposait d'une chaufferette, quand elle faisait des travaux de couture ou le soir à la veillée: c'étaient des petites boîtes en fonte dont le dessus se soulevait: on remplissait de braises et la chaleur montait par le couvercle de fonte ajourée.On portait alors des pantoufles à semelle de feutre, qu'on appelait d'ailleurs des feutres , et si la braise était trop ardente, on sentait parfois d'agréables odeurs de roussi! "MACAREL, jurait mémé, j'ai cramé mes feutres!"
Sinon, il y avait la solution de mettre les pieds dans le four de la cuisinière , lorsque, le soir, on laissait éteindre le foyer pour la nuit...
Je vous parle d'il y a 60 ans!

Nous sommes ravis d'apprendre que nos anciens et nos défunts étaient de fameux braiseurs.
La coutume voulait que les moments de braise se passent le soir avant de s'endormir ce qui, somme toute, n'a pas vraiment changé!

Ma maman m'apprend qu'elle avait un salamandre dans le séjour !

Et elle ne te ment pas, petite Chani!
Effectivement, on appelait salamandre des petits poêles à bois courts sur patte, généralement de fonte de couleur verte ou marron et qui laissaient entrevoir la flamme par une coquette petite fenêtre bouchée dans les temps anciens par du mica!

Elle m'a dit aussi qu'elle mettait du papier journal dans ses bottes et sous son pull quand il faisait très froid.

Les différents modèles de Salamandre

Couverture du catalogue de 1931 réalisé par ALBANS, 296 rue Lecourbe Paris (modèle présenté la Salamandre T.A.M.2)

Tous les modèles sont construits selon les mêmes caractéristiques :

- Le matériau de base est la fonte qui malgré son poids est le meilleur matériau pour assurer une dissipation thermique régulière. Même à l'heure actuelle, les meilleurs radiateurs dans un chauffage central à eau sont toujours en fonte.

- Sur la plupart des modèles, la porte de chargement à l'arrière est à recouvrement total et obture complètement l'ouverture de chargement. Sa charnière située à l'arrière est immédiatement accessible. Cette porte s'ouvre en pivotant à frottement doux sur un axe et le déplacement de son centre de gravité obtenu par ce mouvement de rotation suffit pour la maintenir dans sa position d'ouverture sans l'intermédiaire d'aucun ressort. Elle est ajustée à plat sur son châssis ce qui lui assure une fermeture parfaitement hermétique.

- La poignée en fonte nickelée, chromée ou revêtue de porcelaine reste à toutes les allures à une température qui permet d'y porter la main.

- La porte à mica est montée sur charnières avec béquille de fermeture qui assure une étanchéité parfaite.

- La façade du cendrier comporte deux valves d'admission d'air dont l'ouverture se fait progressivement permettant un réglage extrêmement précis. La poignée de même type que celle au-dessus de l'appareil sert à retirer la pelle du cendrier, ce qui permet un nettoyage facile et complet de la cavité du cendrier.

- Entre la porte à mica et le cendrier se trouve une queue de manoeuvre de la grille mobile (2 queues dans le cas du modèle T.A.M.3) . Cette manette permet d'éviter, dans la plus grande mesure, l'accumulation de cendres et de pierres contre les micas.

- Sauf pour les plus petits modèles (Glycine, Minim, Fanchon) et les poêles (D2 ou D.E.C., Y et Régional), la Salamandre est montée sur 3 roulettes avec un bouton de frein sur la roulette avant pour l'immobiliser.

- Enfin l'arrière comporte une buse d'évacuation des fumées qui se démonte facilement pour le ramonage et le remplacement des pièces usées.

Oui, Chani, et certainement que ta maman doit apprécier le confort actuel avec les bottes fourrées luxueusement, les pulls moelleux et les parkas à toute épreuve!
Il me souvient de sous-vêtements en laine tricotée et qui piquaient horriblement quand on les enfilait! barbu

Enfants, nous avions des culottes en coton, évidemment munies de deux pans qui se boutonnaient à un petit corset!!!Les garçons ne portaient pas de slips et cela donnait aux filles des vues plongeantes sur leur anatomie, les plongeant dans une hilarité remarquable!

Ma grand-mère qui aurait été centenaire en juin prochain avait coutume de dire qu'elle n'aurait pas sur revenir en arrière dans le temps pour être privée d'électricité et d'eau courante dans les maisons.

J'ai connu aussi les chaufferettes mais il fallait faire attention de ne pas se brûler les pieds !! rigole2

Ah ! c'était le bon temps , il n'y avait pas de surconsommation d'énergies diverses et , du coup , pas de trou dans la couche d'ozone ni de réchauffement climatique ! souri