Naître ou ne pas naître……
Le peut être planait et je ne pouvais qu’assister au déhanchement de cette balance qui me berçait entre le peut être de la vie et celui des ténèbres. Tous les ingrédients étaient réunis pour le triomphe du sombre peut être, mais j’étais tenace et je voulais tant pousser mon premier cri de révolte jusqu’alors étouffé. Des braises de mort m’entouraient de partout ravivées par la dernière tentative d’avortement qui m’avait secoué et qui sentait la hideuse odeur de poudre de charbon. Contre vents et marais Le peut être de l’optimisme l’avait emporté et je suis parvenu à naître.
Naître était le premier défi que j’avais bravé en me battant contre les diverses mixtures que j’ai dû absorbé mais au lieu de pousser un vagissement de délivrance j’avais tout simplement dessiné un sourire.
C’était en fait un sous – rire, une ironie de ce peut être qui me racontait l’histoire d’un enfant dont la mère a été livrée à elle-même le jour de son accouchement. Etait ce la dernière tentative désespérée pour mettre fin à ce sourire qui aurait pu rayonner s’il n’avait su le pourquoi du rejet ?
Le sourire s’était estampé cédant la place au rire hystérique qui se manifestera à chaque fois que la vie me heurte avec l’une de ses innombrables idioties. Je ne ravive le sous – rire que l’orque j’ai une pensée à cette journée d’été où j’étalais mon sourire devant un marais de désespoir et de non dit, mendiant un semblant de bonheur dans les yeux solitaires de celle qui m’avait porté malgré elle et qui avait échoué dans son entreprise de nettoyage de mémoire.
Je porte encore la marque de cette journée, un nombril fait maison, bien ciselé me rappelant que l’affection se manifeste de diverses manières et que celle là a au moins l’avantage d’être permanente.
Je percerais à moitié le mystère du non dit et je saurais que j’étais le fruit d’un viole conjugale. Le rejet se prolongera le long d’un parcours d’absurdité, régis par un géniteur dont la marque d’affection fût celle de me faire porter le prénom de sa maîtresse lors d’un baptême terriblement silencieux.
La veille de sa mort, celle que j’ai tant espéré m’annonça que je n’étais pas la fille de mon père mais celle d’un oncle que j’ai toujours su stérile et que le prénom que je porte signifiait aussi la vie sauve, la sienne qui fut épargnée grâce à mon sourire.
Le peut être se réinstallât, me ramenant ainsi au souvenir d’un embryon de sourire, mon unique certitude dans ce moment de solitude qu’est la naissance.
J’ai dû réanimer mon fidèle compagnon afin d’écrire les chapitres qui me reste à vivre. Désormais il ne quittera plus mes lèvres ou plutôt ma plume et je lui serais toujours redevable de la vie d’une mère énigme qui même morte ne cessera jamais de me surprendre.
Ma mère, ma première demeure, je ne saurais jamais si j’étais le fruit d’un amour ou celui d’un heurt mais je sais au moins que j’avais raison de vouloir vivre, raison de t’aimer, raison de s’extraire des ténèbres grâce à ce merveilleux instinct qu’est le sourire.
le folu le meilleur univers de la culture du sourire