L’éternité ne dure que la seconde où tu meurs, avant ça ressemble à de l’élastique. Sauf avec toi.Toi tu me dis qu’on choisit pas de naître alors pourquoi on déciderait pas sa mort..
J’ai poussé en ivresse, en de mauvaises herbes sur des cailloux tranchants et des soleils de néon, des rails de chemin de fer désaffectés pour unique aller
et des retours sur soi dans les couloirs d’hôpitaux. J‘ai rêvé la tendresse sur un goulot de bouteille, aux quatre vents des peurs qui tourbillonnent -la nuit quand tu fermes les yeux sans dormir- et se fracassent à tue-tête sur les larmes. Il me faudrait un démineur d’émotions. Que le trop plein des vides implosexplose, sans douleur aucune, sans regrets ni remords, sans rancune et sans tâche, propre sur le soi, quoi! Vivoter au chaud dans mon inconscient collectif, promenade béate dans l’émoi pendant que le psy n’y est pas, parce que si le psy y était il m’enfermerait… et je suis déjà emmuré dans des bastilles de pourquoi et de comment, des batailles de marignan et de roncevaux et que le bayard je l’emmerde et aussi le roland.
Vivre c’est dépolir, se verglacer les yeux sur le miroir des autres, promener son atavisme en laisse, queuter le bonheur, alourdir l’ombre de sa peine; c’est déchanter à capella sous de faux airs, c’est panurger sa déférence ou son indifférence, c’est un soufflé retombé à côté de ses pompes, c’est long.
Sauf avec toi.
Vivre c’est le bâton (de maréchal) et la carotte (vichy), une putain d‘histoire, vivre c’est marier rien avec trois fois, un phare éteint sur une mer de sable,
le chant du coq sur le lac des cygnes, gavroche et gros minet (je l’aime bien celle-là! avec gone ça marche moins bien!), vivre c’est une figure imposée et sans rébellion, une couette comme un isoloir -a niqué!-, une garde à vue du premier au dernier jour, un bracelet électronique.
Vivre ça rime pas avec amour.
Sauf avec toi
Tu as tout pour me faire bander. Dans ma vie de mort.