Veillée d’armes
(sous titre : alors heureux…?)
Ce soir ma joulibelle j’aimerais que tu me chatounes de gouttières à m’en faire dresser les cheveux et la queue, que tu miaoules des andalouseries en vibrato à mes oreilles, que tu te félines à ramper sur ma peau, que tu persanes ton ventre sur le mien en danse langoureuse, en baisers langue heureuse, que tu arabises tes voiles pour me dévoiler tes dentelles à mi-cuisse, que tu te siamoises en des jeux de main à faire pâlir la nuit et rougir la lune, que tu orientales tes hanches en me chevauchant telle une amazone érogène, que tu me lapes bouche bée à bouche que veux-tu…
Ce soir ma joulibelle j’aimerais que tu symphonises mes soupirs en concerto majeur. Que tu sois chatte ou gitane ensorceleuse, que le feu nous brûle que tes caresses apaisent, que tu sois Loreleï en des châteaux bavarois ou Schéhérazade reine des dunes, offre moi des contes à bander debout, raconte moi les alcôves où se lovent les interdits, fais moi jouir de tout de toi.
Enlace moi, délasse moi, prélassons-nous file moi le tournis sur le vertige de ta peau. Emporté par ta fougue tu me grand-huites dans tes manèges enchantés et je zébulonne sur tes étreintes fantômes. Que ton palais déglace mes derniers tabous, que je tombe dans tes oubliettes, que je mort-petite d’épuisement entre tes bras, entre tes jambes, entre tes lèvres, entre toi, juste entre nous. Entre! Rentre!
Ce soir ma joulibelle j’aimerais que tu me prennes en sauvageonne, en débraillé, en braille, à l’aveuglée, que tu me virevoltes comme une feuille d’automne, que tu me distilles comme tu cueilles une grappe de raisin, que tu me dardes que tu m’essaimes que tu me mielles, que tu nous émigres sous des soleils inconnus, que tu me cap-hornes aux quatre vents de nos souffles, que tu m’orages que tu m’aurores boréales, que tu me jettes l’ancre dans tes criques abandonnées, que je me noie dans nos sueurs, que tu me vendredises le robinson, que tu me crusöés tes îles désertes, que tu m’engloutisses à la pitaine némo, ma fleur de l’Ys, que je divague médusé sur ton radeau, qu’on féérise le maintenant, qu’on se marquise nos coins de peau qu’on se tahitise l’exquis, qu’on se romanéecontise le divin, qu’on se danube nos bleus d’amour, qu’on s’onanise le nanan, qu’on sexetrême sans limite.
Ce soir ma joulibelle nous effilocherons les draps, nous patinerons les boiseries, nous griserons en couleurs jolies le présent.. Enivrons-nous. Aime-moi comme tu veux, moi je t’aime….