Il faut être amoureux de la langue et des mots,
Des jeux joués à deux, du rythme et de la rime.
Il faut être coquin -pourquoi non, c'est un crime ?
Et caresser le vers d'abord dolcissimo.
Rêver du bout des doigts, tout doux, pianissimo,
Épandre un peu son cœur… Non, rien de trop intime,
Mais juste ce qu'il faut pour la caresse ultime
Et pour que naissent -joie ! -deux beaux quatrains jumeaux.
Cependant, voyez-vous, cela n'est pas assez.
Il faut polir enfin tendrement les tercets
Et c'est là que tout l'art de l'amant se révèle.
C'est le moment sacré, la précieuse minute...
Mais qu'en restera-t-il ? Ah ! la vie est cruelle
Car un sonnet, toujours, s'achève par la chute...