Un artisan du classicisme
Malherbe réclame la clarté et la vérité des images, la propriété des mots, la solide harmonie des vers. Il impose des règles sévères à l'alexandrin (interdiction de l'hiatus, de l'enjambement et de l'inversion; nécessité de la césure; condamnation des chevilles; exigence des rimes riches). Il réclame un vocabulaire purement français: «Les crocheteurs du Port-au-Foin sont nos maîtres
en fait de langue», disait-il en manière de boutade. Il ne veut plus de mots taillés sur un modèle grec, latin, italien; il rejette le patois et s'acharne, suivant le mot de Guez de Balzac, à dégasconner la cour. Il repousse enfin l'usage des termes techniques. Il a ainsi contribué à établir la langue pure, un peu appauvrie mais claire, juste, relativement stable, de l'époque classique.
Par là, son rôle a été prépondérant dans la formation du classicisme, et son influence considérable sur tout le XVIIe siècle.
Il ne faudrait pas que ses lointains successeurs prennent l'idée de dégastonner le Folu!!