HOLD-UP À MANDROSEZA (Tananarive- Madagascar)
DES DIPLOMATES AGRESSÉS
Les malfaiteurs ont attaqué la résidence du premier conseiller à l’ambassade de France.
Quatre bandits ont attaqué samedi soir la résidence de Philippe Bottrie, premier conseiller à l’ambassade de France, à Andohanimandroseza. Des invités, dont James Bond , représentant de la Banque mondiale, ont été dépouillés.
L’insécurité atteint les sommets. Une attaque à main armée a été perpétrée samedi dans la soirée, contre Philippe Bottrie, premier conseiller à l’ambassade de France, et ses invités dont James Bond , représentant résident de la Banque mondiale. Vers 20 heures trente, quatre bandits opérant à visage découvert, ont pointé leurs pistolets automatiques et kalachnikovs contre les invités qui prenaient l’apéritif sur la terrasse avant de passer à table.
Parmi eux figurent, entre autres, James Bond , Directeur des opérations de la Banque mondiale à Madagascar, le nouveau consul général de France Bréjon, des fonctionnaires de l’ambassade, des personnalités du monde des affaires comme Philippe Andriantsitohaina ou le général en retraite Ramakavelo, ancien ministre des Forces armées sous l’Administration Albert Zafy.
A plat ventre
Aucun acte de violence n’a été rapporté. Selon une des victimes qui a requis l’anonymat, les bandits les ont obligés à se rendre au salon puis de s’allonger à plat ventre. Ils les ont dépouillés de tous les objets de valeur, argent, montres, bijoux ou portables et après une fouille en règle de la résidence du premier conseiller, ont pris le large avec la voiture d’un des invités. “Le calvaire a duré plus d’une heure”.
Les grands responsables de la sécurité se sont rendus immédiatement sur les lieux. Le secrétaire d’Etat chargé de la Sécurité publique, Lucien Victor Razakanirina, les généraux Raonenantsoamampiaina, chef d’état-major général de l’armée et Augustin Randrianasolo, commandant en chef de la gendarmerie. Le premier ministre Jacques Sylla aurait pour sa part, téléphoné. L’évènement sonne comme une gifle. Pour la première fois dans l’histoire de Madagascar, des diplomates ont été victimes de l’insécurité qui vient de gagner des proportions jamais atteintes auparavant.
La position humiliante infligée à une personnalité comme James Bond est un véritable défi lancé au pouvoir et un clair désaveu des discours officiels.
Coïncidence fortuite ou non, le hold-up a été perpétré la journée même de la sortie de près de mille nouveaux policiers de l’Ecole nationale de police d’Antsirabe.
Aucune réaction officielle n’a été enregistrée jusqu’à l’heure du bouclage du journal. Les responsables de la police renvoient à un “imminent” point de presse qui serait donné par le secrétaire d’Etat à la sécurité publique. Des informations font état d’une arrestation. D’autres informent que les malfrats ont abandonné la voiture volée devant l’Hôtel de police, Tsaralalàna.
Visées politiques
Des affaires jusqu’ici non élucidées refont surface. Diverses sources informent, que le même scénario s’est déjà déroulé à une centaine de mètres à vol d’oiseau de la résidence de Philippe Bottrie. Un opérateur en BTP, sa famille et leurs invités en ont fait les frais. Les victimes d’Andohanimandroseza ont vécu la réalité de l’insécurité à Madagascar, et sans doute, éprouvé la plus belle peur de leur vie. Après le récent kidnapping d’Ilyas Akbaraly, un important opérateur économique, le hold-up confirme que l’insécurité n’est pas un phénomène lointain, le grand banditisme se révèle comme un phénomène courant qui n’épargne plus personne.
Des détails rapportés par divers témoignages laissent néanmoins perplexes. Les gardiens et les chauffeurs auraient tous été retrouvés ligotés. Même si le parc “est plutôt mal éclairé”, il serait difficile que, à quatre ou à cinq, des malfrats aient pu venir à bout de plus d’une dizaine de personnes avant de s’attaquer aux invités. Les responsables de la police refusent de se prononcer sur la question. L’éventualité d’un hold-up “commandité” pour des “visées politiques” n’est pas écartée par des observateurs. Les victimes ont remarqué que les malfrats ont montré beaucoup d’aisance et de familiarité avec les armes. “Des professionnels”. :