Le silence et le bruit
Ne rien dire,
Se taire et se terrer
Dans le silence pesant
Des paroles oubliées
Clamées aux innocents
Ne rien voir,
Dérober son regard
Aux images indécentes
De ces fantômes hagards
Brûlés dans les tourmentes
Ne rien entendre,
Se fermer les oreilles
Aux concerts des canons
Des armées d’appareils
Formées de moribonds
Ne rien faire,
Se tenir immobile
Sur le fil du temps
Des espoirs juvéniles
Emportés par le vent
Et puis un jour,
Dire !
Soulever le couvercle
De ses colères rentrées
En se mêlant au cercle
Des poètes exilés
Voir !
La misère s’étaler
Comme un vomi putride
Sur la terre déchirée
Par tous ces monstres hybrides
Entendre !
Tous ces peuples qui grondent
Ces damnés de la terre
A la haine profonde
Des anciens prolétaires
Faire !
Rejaillir les semences
Des champs de blé souillés
Aux épis d’espérance
Dignité retrouvée…
Naej Août 2005