Le balayeur de rue

L’autre jour, dans le caniveau,
J’ai trouvé sous mon balai
Un peu de lune en morceaux
Et je me suis bâti un palais.
Sur le toit de mon château,
Je voulais une girouette.
J’ai choisi le petit oiseau
Qui picorait dans ma brouette.

Je me réinvente le temps.
Le soleil manque son rendez-vous,
Et fait pleurer Dame la pluie.
Quand il y a grand vent
Sans prendre leurs avis,
Je m’amuse comme un fou.
Un jour, sur une simple envie,
J’ai même balayé le printemps.

Quand le jour lève le voile
Et me dit qu’il est l’heure,
Je renvoie mon palais aux étoiles,
Avec son oiseau en girouette.
Je prends mon balai, ma brouette,
Et je rêve, moi le petit balayeur,
Que je pars dans les nuages,
Faire mon petit ménage.

Je suis pourtant cet inconnu,
Celui que tu toises le matin,
Dans ton habit de certitudes.
Tes lèvres trahissent ton dédain,
Tes yeux haïssent ma négritude.
Mes rêves éloignent les chagrins,
La haine nourrit ta servitude.
Je suis le balayeur de rue.

c'est magnifiquement écrit...

Ah oui...d'une grande beauté !

Si tu en as d'autres, n'hésite pas: t'es un vrai poète!

c'est vrai c'est un plaisir à lire

Vous êtes vraiment pas sympa : j'ai plus rien à dire à Groupy, vous lui avez dit tout ce que je pensais!

c'est très beau.
J'aime le début, j'aime la fin et j'aime le corps de balai.

Chez moi le balayeur n'existe plus on voit passer une fois par semaine un véhicule et une personne armée d'un soufleur ou d'un jet à haute préssion repousse toutes les saletés vers un aspirateur impossible de les approcher sans être soi-même équipé de ciré et bottes de caoutchouc

Merci à tous pour vos commentaires et mon plaisir à vous lire est d'autant plus complet que l'ami Christian est de retour.