La mort c’est trop hasardeux
Comme un sentiment d’abandon
J’voulais un linceul pour nous deux
Douillet comme un édredon
J’voulais un linceul en duo
Pour qu’on y brûle nos vieux os
Comme sous la couette au chaud
Quand nous attisions nos peaux
Ensemble nos corps enchênés
En sueur dans le suaire
Par nos caresses déchaînées
Ton ventre pour notre sanctuaire
Partir prendre un pied devant
Déambuler ad patres
Rendre nos âmes en s’aimant
Vieux mais usés de tendresse
Trépasser nos larmes à gauche
Tomber au dernier soupir
Alors que l’Autre nous fauche
Nous fermons les yeux de jouir
S’entremourir dans nos bras
Mêmes souffles et mêmes râles
Le feu aussi nous léchera
Pour une communion sacrale
Dispersez nos cendres mêlées !