Histoire de ...

Surprendre la mesure
de ma démesure
Prendre les chemins de travers
sauter dans le premier entrain
me désunir dans les revers
et jouir quand la folie m’étreint


Placarder sur mes yeux
tes derniers mots d’adieu
C’est sur les sentiers rebattus
qu’on encaisse le plus de coups
j’aimerais ancrer vois-tu
dans la déraison sans à-coup


J’suis pas de ce monde
veux pas entrer dans la ronde (comme gazouille l’hirondelle)
Je veux visiter des confins
des ailleurs et des autrement
no limit, l’innocence sans fin
être fou sans être dément


Prendre la démesure
juste avant l’usure

Et que tout se carambouille (si tu contrepoètes uniquement)
le dormeur du val… dingue
comme moi, à blaise l’aise, dans mes basses quêtes
s’enfuir dans l’en dedans
arracher les fils les sangles les chaînes les laisses
(putain on est bien muselé!)
regard d’enfant beauté sauvage
six pieds en l’air la tête dans les pissenlits
dépasser ses frontières et s’en dédouaner
fondre l’aplomb
savourer le n’importe quoi et oublier le reste
rester dans l’oubli
entre tes cuisses entre deux eaux
se parfumer d’elle à l’irréel
désobéir c’est la raison de ma déraison
oraison ô raison horizon
le grand écart quand tu me violes (de gambe)
salope ! mais j’aime et tu le sais
l’extravagance sur tes fragrances
la fantaisie sur mes fêlures
je cultive mes névroses comme des roses
et mes psychoses aussi comme des roses
pour caresser la soie faut éviter les épines

Prendre la démesure
me détacher sans éclaboussure
distiller mon instinct
alambiquer mon passé simple
mes imparfaits les conditions d’elles
mes excès mes ex savent mes ex citent
et m’exhument mes vapeurs d’alcool
je veux de l’ailleurs
en trois fois sans frais
de la solitude mais avec ton corps
et ta présence dans l’absence
pour que ton absence soit présente
sous mes paumes
sous ma langue
je veux plus voir personne
que mes souvenirs
ceux qui torturent ceux qui me font bander
deux minutes d’arrêt
la vie est laide
vulgaire
je veux partir
en vrille en feu d’artifice en catimini
partir, tu comprends
vivre mort être sans être mais en étant
caché tapi dans les recoins
conscient inconscient
lucide mais déjanté
halluciné serein, béat, déclaré irresponsable
mais heureux de l’être
(pas le fou sur son échelle, déconne pas!)
et gribouiller ma démesure
sans aucune mesure


Prénom : pascal
Âge : la cinquantaine
Lieu de résidence : sa tanière
Signe particulier : fou en devenir