Il y a quelques mois, dans une de mes nuits d'égarement virtuel, j'ai croisé Jaissi perdu dans les Méandres du net.
En un éclair, il m'avait demandé ce que je faisais perdue à une heure aussi tardive à proximité des crocs acérés de deux monstrueux cerbères qu'il venait de poster à l'entrée du site méandreux.
Cela suffit à éveiller ma curiosité et à me demander ce qu'il pouvait donc bien faire dans ce repère de Barbares, Ostrogoths et Wisigoths en tout genre (je me demande d'ailleurs moi-même ce que j'y faisais aussi). Au fil du temps, des heures et des mp, j'appris à le connaître. A découvrir un homme généreux, passionné, timide et aussi, il faut l'avouer, totalement loufoque.
Si Robert est l'homme qui parle à l'oreille des chevaux, David Vincent, l'homme qui les a vus, Jaissi, lui, est l'homme qui croit en ses rêves. Et moi aussi, je veux y croire.
Amnésia, je l'ai vu grandir. J'ai vu les chansons s'étoffer, les musiques naître, les voix arrivées.
J'ai vu Jaissi passer d'audition en audition pour trouver Le personnage qu'il avait imaginé, écrire mail sur mail pour faire bouger les gens autour de lui, décrocher dix fois, cent fois son télephone pour expliquer inlassablement son projet aux ministères, travailler des nuits et des jours pour que tout soit à la hauteur de son envie. Chaque jour, j'ai vu éclore Amnésia, aujourd'hui, il est là. Il ne manque qu'une chose : nous.
Tous, un jour, nous avons songé au grand projet de notre vie, au texte, à la chanson, au livre, au dessin, à la mélodie, à l'action qui nous porterait plus loin. Qui nous ferait nous lever un matin en nous disant, ça y est, cette fois je suis arrivé au bout de mon plus beau rêve. Je l'ai réussi, j'ai réussi, j'y suis. Jaissi est une de ces personnes qui veulent toucher leur rêve, les saisir à pleine main et pas juste y penser.
Alors, parce que j'en ai marre de pousser des coups de gueule sans agir,
parce que quand l'un de nous voit son rêve devenir une réalité c'est un peu de mes rêves moi qui prennent consistance,
parce que si les institutions ne savent que nous faire croire que la culture, c'est la même pour tous, moi je sais comment la rendre accessible réellement,
parce qu'en dehors des goûts musicaux de chacun, c'est un pied de nez pour ces gros messieurs du showbizz qui gardent le monopole et nous culpabilisent lorsque nous ouvrons Kazaa,
parce que même si je n'ai que quelques pièces à donner, je sais que j'aurai fait quelques choses qui en valait vraiment peine sur ma journée
Et puis aussi, parce que je sais que tu le mérites réellement, parce que je te dois de nombreux sourires, de nombreux rires à la lecture de tes textes, parce que tu me donnes ta confiance, parce que tu me donnes ton amitié, et que tout ça, ça vaut bien plus que ce que je peux confier à la boitazik